Un Tour du Monde en 914

Bonnes Fêtes à Tous !

Comme c'est la période de Noël, synonyme de baisse de rythme au boulot, mais aussi en préparation de rallyes, je prends le temps de vous raconter les 2 années si denses passées au volant de ma 914. C'est en quelques lignes mon conte de Noël personnel, motivé par les incroyables émotions que peut susciter cette auto.

En 2 ans à peine, j’ai parcouru plus de 40.000km en 914. Pas des km ordinaires, que des km de rallyes historiques ou de ballades rythmées, en toutes saisons et sur tous les terrains.

40.000 km, c’est en gros un tour de la Terre, les fesses à 30cm au-dessus du sol et les yeux au niveau des poignées de portières des autos modernes les plus modestes (en 914, on est condamné à mépriser les 4x4 urbains dont on ne perçoit que les bas de caisses et la marque des pneus).
Pour boucler ce long périple, il a fallu se laisser descendre des centaines de fois au fond de la voiture, puis en ressortir avec une souplesse le plus souvent feinte, à la suite d’un périple aussi éprouvant pour l’auto que pour l’équipage. Au terme de chaque voyage ou de chaque spéciale, je suis empli d’une affectueuse admiration pour les énormes qualités routières et sportives de la 914, en toute fiabilité.

Après 2 années de rallyes historiques, la voiture finit par avoir un petit palmarès, mais je ne saurais pas dire si je préfère ses aptitudes au voyage ou au rallye. Récemment encore, nous sommes partis d’Annecy vendredi à midi pour arriver à Reims vers 18h00. Samedi et dimanche, nous avons bourriné à tombeau ouvert entre les vignes et les champs de betteraves pour arracher au final une place médiocre au Tour de l’Aisne Classic. Puis nous sommes repartis de Laon à 17h00 avant d’atteindre la Haute-Savoie vers 23h00. En tout 2.000 km sans que le moteur ne prenne le temps de refroidir. 7L/100 sur autoroute à 140 km/h, 15L/100 en rallye, avec 2L d’huile dans le cornet. Pas un raté, juste quelques craquements de boîte et les raclements du châssis sur un sol souvent trop haut. Une fois de plus, le coffre et les bagages sont couverts de poussière car, cela reste un mystère pour moi, le joint qui existe entre le capot arrière et le compartiment moteur est placé de telle façon sur la cloison qu’il ne peut être étanche. Un coup de plumeau et il n’y paraîtra plus.

Au cours de ce sujet, en remerciement à la 914 pour toutes les joies apportées, je vais simplement raconter les temps forts de notre association complice.

Très belle histoire...

La raison du choix : le choix de la raison

Amateur de Cox, mais venu au rallye historique un peu par hasard (la moto neuve que je souhaitais acheter n’était plus disponible), j’ai démarré le VH fin 2008 avec un cabriolet coccinelle de 65.

Une très bonne auto, rapidement équipée de disques et d’un petit moteur 2L. Au point que, poussé par un optimisme inconscient, je me suis inscrit en VHRS au Haut-Pays Niçois fin 2009. Il faut imaginer ce cabriolet lancé sous la pluie et sans retenue sur les spéciales du Monte-Carlo, sans arceau, ni appuie-têtes, juste de vagues ceintures, un extincteur de 2kg et des gilets fluos en guise d’équipements de sécurité. Je ne comprends toujours pas comment le règlement permet de laisser partir une auto aussi peu équipée, à moyenne soutenue, sur des routes fermées.

Nous sommes arrivés ravis, mais avec le sentiment d’avoir commis une bourde à ne plus reproduire avant d’avoir souscrit nos contrats « obsèque ». Inscrits au Soleil-Cannes 2009 à peine un mois plus tard avec la promesse de conditions pires encore (de la glace en plus dans la descente nord du Col de Bleine), j’ai rapidement scruté les sites d’annonces et mes souvenirs d’ado à la recherche de l’auto idéale.

Elle s’est imposée sous la forme d’une 914-4 de 73, assurément le modèle le plus chouette. En plus, elle était dans son Ravenna Green d’origine (L65K), une inimitable couleur d’été, qui fait la joie des moustiques et des hannetons jusque tard dans la nuit.

Première vision de la 914 Ravenna Green :


J’achetai la voiture sans même l’essayer, simplement en demandant à son sympathique vendeur de procéder aux manœuvres qui me paraissaient les plus sensibles, comme les changements de vitesse et les freinages appuyés en courbe ou à vitesse élevée.
Il me mit en garde « toi qui projettes de participer à des rallyes, prends garde à la 914 : capable de la meilleure tenue de route, elle décroche sans prévenir ! »
En 40.000km, souvent menée à la limite, pas une fois la 914 ne m’a surpris. Elle a très souvent fait mine de partir, mais est toujours facilement revenue. Une seule fois, nous avons fait du hors piste. C’était au Monte-Carlo lorsque je l’ai expédiée loin en contrebas de la route. Impériale, elle s’est laissée glisser sur le ventre dans la neige, dans l’axe de sa trajectoire, évitant avec bonheur le contact des souches et des arbres. Sans la moindre égratignure, elle nous a emmenés jusqu’à l’arrivée à Monaco, signant même d’excellents classements partiels.

Il semble bien que la géométrie particulière de la 914 conviendra bien mieux pour le VHRS :

Bravo pour ce bÔ périple !!!

Des pannes, mais si peu !

Forcément, mettre cette 914 à peine sortie de la paisible Helvétie en situation de course ne pouvait que révéler les faiblesses de la mécanique ou des entretiens passés.

Dès la première ES du Soleil-Cannes en décembre 2009, son tout premier rallye, après quelques km à peine, la 914 s’est arrêtée tout net.
Clôture-barrière : le rallye était fini.

Chargée sur un plateau, la 914 s’est retrouvée chez Caruso, préparateur Porsche de renom, au milieu des grandes. Joseph, le père, en charge des modèles vintage, s’est contenté de remplacer les relais d’injection. Il en a profité pour réviser cette voiture qui manifestement n’avait jamais été bousculée auparavant, et lui faire passer le contrôle technique pour le changement de carte grise.

Le Soleil-Cannes 2009 : 1er rallye, 1ère ES, 1ère panne : une réussite !


Plus aucune alerte en 2010, année au cours de laquelle elle a parcouru 20.000 km. Juste un entretien sérieux et régulier. Une bougie s’est une fois desserrée sur l’autoroute vers la Bretagne, remise en place en quelques minutes.

Au cours de l’hiver 2010-2011, la 914 a subi une grosse préparation, avec des opérations de fiabilisation (double bobine et double pompe à essence) en vue de sa participation au Monte-Carlo 2011. Résultat : du départ vers Marrakech avec la traversée du Maroc par les éprouvantes routes du centre, en passant par le rallye (Espagne-Pyrénées-Monaco-Alpes-Ardèche), soit en tout 6.000 km en une semaine, jusqu’au retour Monaco-Annecy par la route, pas le moindre raté.

Pas de panne au rallye Monte-Carlo 2011 : juste la participation active à une séance de hors-piste collective :


Enfin, au printemps 2011, nous connaissons un moment de grande solitude quand un cardan nous lâche de nuit dans l’ascension du Mont Ventoux lors du 1er Orange-Ventoux Classique. Immobilisés en pleine spéciale, personne ne vient nous chercher. Nous finissons par nous faire tracter jusqu'au Chalet Reynard, avant de redescendre en roue libre jusqu’à Bédoin (environ 600m de dénivelée sans frein moteur. La 914 sera rapatriée sur un plateau.

Dès l’acquisition de la 914, influencé par des foromeurs vilipendant l'injection d'origine, je me suis rapidement procuré une injection de secours complète, histoire de faire face en cas de problème.
Manifestement, les oiseaux de mauvaise augure se trompaient : cette injection DJet est une horloge. Je ne comprends donc pas la frénésie qui agite les passions en faveur du remplacement systématique de l’injection par des carburateurs.

Tant de kilomètres sans le moindre pétouillage, c’est bien plus que ne peut parcourir ma coccinelle sans une reprise des réglages de carbus, voire même le contrôle du jeu des axes !

2010 : Entre Cox cabrio et 914, comment choisir ?

Comme je l’ai écrit plus haut, nous sommes arrivés au VH par l’achat d’une Cox cabrio fin 2008. En 2009, cette voiture sympathique et vigoureuse nous a permis de parcourir plus de 20.000 km en rallyes VHR (régularité sur routes ouvertes) et virées en montagne ou en Corse pour les vacances.
L’arrivée de la 914 à ses côtés fin 2009 a été l’occasion de répartir les missions : pour la Cox les rallyes proches de régularité ou de navigation, pour la 914 les rallyes lointains et le VHRS.
Au final, en 2010, le cabrio a tout de même parcouru 10.000 km et la 914 20.000.

Cette année-là, nous faisions nos premières armes dans les rallyes de navigation, avec une certaine assiduité aux épreuves du Trophée Historique des Régions de France. Ces rallyes, géographiquement éparpillés, nous ont emmenés dans toute la France : Bretagne, Alsace, Val de Loire... La 914 s’est montrés impeccable pour passer de l’autoroute au rallye et retour vers Annecy. Voyageurs de la nuit partants de Dinan vers 16h00, nous étions d'un jet à Annecy à 2h00 du matin, sans une once d’appréhension, juste le grondement rassurant du moteur appuyé dans le creux des reins.

En parallèle, nous avons participé à quelques épreuves sur la Côte d'Azur en VHRS, et à 2 hivernales bien enneigées (Mont Revard et WinterDrive autour de Gap)

914-6 et 914-4 à la Winter Drive fin janvier 2010 :


Sur le circuit glace d'Orcières-Merlette, à 10mn d'intervalle :


La 914 est fabuleuse sur les terrains neigeux et glacés, avec une motricité sans faille et une tenue de cap toujours rassurante. Elle s’est transformée plus d’une fois en Saint-Bernard des neiges, tractant des voitures moins efficaces hors des fossés où elles s’étaient laissées aller.

Fort de la confiance inspirée par l’auto, nous décidons de son inscription au Rallye Monte-Carlo Historique 2011. Ce sera la grosse préparation de l’hiver. Il s’agit de rendre l’auto sure (arceau, baquets, harnais, extincteur de compartiment moteur, phares additionnels), confortable (console, lave-glace électrique) et fiable. J’avais à l’époque détaillé toute cette préparation dans le sujet relatif au RMCH 2011 dans ce forum.
https://porsche914.1fr1.net/t2608p40-mch-2011

En résumé, à l'issue de cette année 2010 pleine de voyages, la 914 nous a définitivement convaincus de son potentiel et nous sommes fins prêts pour des parcours autrement plus sportifs.

Passionnant ! ...

2011 : Du rythme, du rythme, encore du rythme !!

D'emblée, l'année 2011 se place sous le signe des hivernales :
- L'Hivernale du Mont Revard début janvier, malheureusement sans neige cette année-là
- Le Rallye Monte-Carlo Historique, une première expérience riche en péripéties de toutes natures
- l'Hivernale Corse début mars, une étonnante épreuve entre amis (15 équipages) parcourant les cols encore enneigés dans des zones de régularité atypiques, parsemées de haltes gastronomiques authentiques.

L'oursinade en cabane de pêcheur, un des temps forts de l'Hivernale Corse !


Sans quitter la Corse, fin mars, nous nous engageons à la Ronde de la Giraglia en VHRS. Il s'agit du premier round du tout nouveau challenge Retro-Cup, dans lequel chaque engagé va prendre ses marques. Les conditions atmosphériques sont dantesques, au point de voir la dernière spéciale annulée (routes coupées par les chutes d'arbres et les torrents de boue. Sans copilote (il a vomi tout le long du rallye) et sous des trombes d'eau, nous terminons 5ème de cette régularité transformée en course, car les moyennes sont impossibles à atteindre. A part la 914, il n'y pas une voiture de moins de 200cv dans les 10 premiers (que des Porsche). Je prends vraiment pour la première fois conscience des incroyables qualités d'arsouilleuse de cette voiture.

En Corse, la 914-4 de 73 prête à l'arsouille avec des 911 2L7 RS de la même année :


C'est dit, nous assumerons notre participation à la Retro-Cup VHRS tout au long de l'année.

A la fin de ces belles épreuves hivernales, la carrosserie de la 914 est éprouvée. Malgré les rinçages insistants après chaque rallye, malgré le traitement Dinitrol, malgré les protections systématiques que je lui fais subir au début de chaque hiver, avec le décapage des soubassements et la projection d’une bonne dose d’anti-gravillons, des perforations sont apparues dans les corps creux situés derrière les tôles latérales sous les portières. Cette partie de l’auto est peu visible et peu accessible. Le carrossier a découpé minutieusement toute la ferraille afin de traiter les alvéoles gagnées par la corrosion.

La 914 est une belle auto, qu’il ne faut pas hésiter à scruter de très près pour chercher à déceler la moindre attaque de rouille. Puis il convient de traiter immédiatement. Pour moi qui ai l’exigence de voitures vivantes et en bonne santé, la chasse à la corrosion est sans répit.

2011 sera donc été l’année du VHRS. Cette discipline sur routes fermées, très formatée, présentait au final un attrait mitigé, une forme de transition utile pour prendre le pouls du VHC.

Dans Nice-Matin, la 1ère victoire de la 914-4 avec Verrier en VHRS :


En fin de saison, voici le plan mitigé que je tire du VHRS :
Quels inconvénients ? :
• le VHRS relève de l’anti-pilotage, en imposant de rouler lentement dans les passages rapides, et vite, parfois trop vite, dans les passages techniques
• le libre choix des moyennes (basse, intermédiaire ou haute) permet aux pilotes des autos puissantes de jouer la gagne au détriment du sport en concourant sur une moyenne un cran au-dessous des capacités de leurs voitures. La 914 ne fait que 100cv, faible puissance que ses qualités dynamiques ne compensent pas face à des 911 plus de 2 fois plus puissantes.

Quels avantages ? :
• sur routes fermées, le VHRS permet un véritable entrainement sportif en matière de trajectoires et de freinage
• parcourant les même spéciales que les rallyes VHC, il donne un excellent aperçu de la qualité des épreuves. J’ai ainsi pu me constituer une videothèque des spéciales de la plupart des rallyes, en vue d’établir quel sera le programme VHC de 2012.

Au final, avec la petite 914, nous terminerons à la 3ème place de la RetroCup, le challenge VHRS organisé par le magazine RetroCourse. Il y avait près de 200 engagés, pas tous sérieux, mais au moins une vingtaine d’enragés qui n’ont rien lâché jusqu’à la dernière épreuve. Nous finissons derrière deux puissantes 911 face auxquelles la 914 était régulièrement trop fluette.

L’ambiance des rallyes VHC-VHRS est bon enfant mais sportive, et d’anciennes gloires du sport auto viennent s’y amuser. Je suis toujours surpris comme l’engagement des compétiteurs est inconditionnel, comme les mécaniques sont sollicitées et les autos malmenées. Il y a de la passion non seulement pour les voitures, mais aussi pour la course, et c’est cet esprit qui rend les voitures historiques si vivantes.

En octobre, nous avons délaissé la RetroCup pour participer au Tour de Corse Historique en VHC… avec une Cox bien entendu !
Après 1300 km de rallye, dont 300 km de course et 17 spéciales, ne restaient que 60 voitures sur 100 au départ. Les grands noms du sport auto luttent pour les premières places (Gache, Andruet, Oreille, Comas, Manzagol, …) ou participent pour faire vivre les vieilles mécaniques (Pescarolo et son étonnante Matra 610).

Nous verrons dans le dernier chapitre qu'il faudra abandonner l'idée de courir en VHC avec la 914-4, mais qu'elle reste une auto idéale dans bien des circonstances. Rapide et stable, c'est l'auto parfaite dans les enfilades et les courbes très rapides, parfaite tant que la route ne grimpe pas trop fort !

La 914 dévoile un tempérament de feu dans les enfilades techniques :

Vivement ce dernier épisode, Jean, je me suis régalé tout au long de ces lignes, objectives et passionnées ! Merci et... bonne année !

2012 : en Cox vers le VHC

La 914 a bouclé son Tour de la Terre en bonne santé, mais fatiguée.

Au programme de 2012, une petite remise en forme (remplacement des suspensions) et du repos, avec quelques sorties purement ludiques sur neige ou glace notamment (la prochaine ce samedi au Mont-Revard sur route fermée, avec la neige garantie cette fois-ci)

La 914 installée paisiblement en famille, dans l'attente d'aventures non écrites :


Dans sa configuration d’origine, la 914 (4 comme 6) est une voiture de tourisme incroyablement efficace mais pas vraiment sportive :
• moteur trop petit pour de vraies performances
• freinage efficace (liquide bleu et plaquettes carbone) mais encore trop peu endurant (après quelques tours sur circuit ou dans les spéciales trop longues et trop exigeantes)
• châssis trop souple d’origine mais qui devient parfait une fois l’habitacle équipé d’un arceau 6 points (cette transformation est à mon sens indispensable, d'autant qu'il est possible d'installer un arceau sans modifier l'habitacle d'origine)
• éclairage correct en phares mais indigent en codes, qui nécessite l’ajout de phares additionnels (virages et spots)
• Tenue de route toujours excellente, et absolument hallucinante avec des pneus de VHC (Yokohama R048). En appui, sur sol sec, il devient impossible de lui faire perdre son adhérence. La limite de sa vitesse de passage, que ce soit en virages serrés ou en courbes rapides, tient à la capacité physique du pilote à résister à la traction du volant. C’est stupéfiant.

La 914-4 a démontré qu’elle peut être excellente en VHRS mais la faire courir en VHC aurait peu d’intérêt, car l’homologation en Groupe 2 ne permet que d’élargir les ailes et de préparer le moteur avec l’injection d’origine, autrement dit de taquiner au mieux les 125cv pour une caisse relativement lourde.

C'est là à mon avis (à part le son du moteur) où se situe le véritable intérêt de la 914-6, car les seules 914 présentes en VHC sont des 914-6 2L, dont la préparation avec des carbus permet un gain de performance conséquent (proche de 200cv). Dans ces conditions, les 914-6 GT sont de vraies voitures de course, malheureusement trop rares en rallye (il y en avait 3 au Tour de Corse, sans compter la voiture hors norme de Chantriaux, très véloce aux mains de son pilote mais préparée sans respect de la fiche d'homologation : elle court donc hors classement, en catégorie Classic).


En 2011, nos participations à plusieurs rallyes VHRS avec la 914-4 m'aura apporté l’assurance nécessaire pour basculer sereinement vers le VHC avec la Cox. C’est une autre aventure qui s’ouvre, car la Cox 1303S Groupe 2, lors de ses premières sorties cette année, et notamment en Corse, a montré qu’elle est dotée d’un potentiel de progression prometteur.

Grâce à la VW-Porsche 914, la Cox a été homologuée avec la boîte 914, puis 901 à 5 rapports. J'ai donc pour projet de remplacer la boîte 4 de Cox par une boîte 5 étagée à la « Salzburger », du nom du Team Autrichien qui a fait courir les Cox en rallye en 73-75 après avoir permis la première victoire de la 917 au Mans en 70.

Ainsi équipée, avec ses 130cv pour 850kg, la Cox sera une petite 911, certes 2 fois moins puissante mais plus courte, plus étroite, plus agile et surtout se jouant des terrains accidentés.

Pendant ce temps, la 914 se préparera un nouvel avenir dont les lignes ne sont pas encore dessinées, avec pour seuls projets certains en 2012 la sympathique Hivernale du Mont Revard début janvier, l'inénarrable Hivernale Corse début mars puis la difficile Virée des Cols Vosgiens en mai.
Pour les autres épreuves, nous lui préfèrerons la Cox cabrio pour les rallyes-ballades et la Cox 1303S pour le VHC, avec en apothéose une nouvelle participation au Tour de Corse, sans aucun doute le plus merveilleux des rallyes VHC en France.

Voici la FIN des belles aventures de la valeureuse 914 !

Bravo et merci à elle pour ce Tour de la Terre si réjouissant, qui m'aura ouvert les portes des rallyes historiques !

A l'attaque avec la 1303S au Tour de Corse sur le pont du Taravo :


A l'assistance, avec le fourgon aux couleurs du très serviable Corsica Flat Four, le club des Flat4 en Corse :


Le cabrio, roi des ballades et vigoureux arsouilleur avec son petit moteur 2L :

Ta 1303S vient du Nord isn't?? Je connaisais le gars, une top prepa!

excellente ton analyse Jean ! à bientôt au team,j'espère pouvoir me servir un peu plus de la mienne cette année .

914 a écrit:

Ta 1303S vient du Nord isn't?? Je connaisais le gars, une top prepa!

Bien vu "914", c'est l'ex de Dominique BLASIN, préparée initialement par lui-même puis améliorée par Car Concept à Dijon. Il y a un reportage détaillé sur cette Cox dans le VWTech n°30.
Dominique l'a vendue avec la plupart de ses autos lorsqu'il a décidé d'arrêter les compétitions VH.

C'est en effet une excellente prépa sur le papier, mais en fait j'ai récupéré une mécanique en vrac :
- de la limaille d'aluminium plein le filtre à huile
- un filtre à huile de daube, qui a explosé à la première mise sous pression sérieuse
- une salade de ressorts de soupapes après 2 spéciales dans le premier rallye
- une boîte 4 avec des rapports rallongés, car Dominique courrait dans le Nord, où il y a peu de démarrages en côtes et d'épingles
- les culasses fissurées
- un moteur pointu et peu optimisé
- un faisceau électrique bricolé et un max d'adhésif pour le faire tenir en place
- un 4 en 1 de conception primitive

Bref, sur cette voiture usée et assez peu entretenue, il y a eu beaucoup de travail pour redonner de la fiabilité :
- réfection du bas-moteur, de la segmentation, des soupapes, puis changement des culasses
- pose d'un 4 en 1 CSP à la fois civilisé et surtout bien plus performant (coupleux)
- courbe de puissance et de couple bien plus linéaire et exploitable
- en marge, reprise complète de la déco pour restituer le look des "Salzburger" autrichiennes

Et il en reste pour l'hiver, pour améliorer les performances et la qualité visuelle :
- remplacement de la boîte par une 901 à 5 rapports avec autobloquant
- remise à neuf du faisceau électrique
- reprise de la face avant, qui a manifestement bien "vécu"

En tout cas cette acquisition reste sans regret, car Dominique a eu la belle audace de monter une Cox avec PTH, et que ce modèle est encore le seul en France à être homologué en VHC.
Mon rêve serait que d'autres pilotes viennent se frotter au VHC avec des 1302S ou 1303S.

Pour arriver à cela, j'ai l'espoir de parvenir à faire de bons résultats avec cette Cox. Elle a déjà été sympathiquement repérée au Tour de Corse, où, en finissant 36ème sur 87 partants, elle a devancé une cohorte de voitures bien plus affûtées. Et tout cela avec le plus petit moteur du plateau des rescapés.
La Cox commence à susciter des idées et des projets, car elle reste une voiture à petit budget qui détonne au milieu du plateau pléthorique de 911 (40% au Tour de Corse).

En plus, les enfants l'adorent !

Le programme 2012 sera donc fait d'améliorations, d'apprentissages et d'entraînements pour arriver à ce résultat.

aero a écrit:

excellente ton analyse Jean ! à bientôt au team,j'espère pouvoir me servir un peu plus de la mienne cette année .

On se voit début février alors, après le RMCH !
Pour nous ce sera une première sortie samedi à l'Hivernale du Mont Revard, en moyenne haute et sans clous pour que ce soit plus drôle. Il y aura un max de neige cette année, car il semble que c'est en train de tomber à gros flocons !

A bientôt

waouh!!!!
moi qui pensait qu'elle etait tip top??

914 a écrit:

waouh!!!!
moi qui pensait qu'elle etait tip top??

Elle deviendra bien vite l'auto parfaite, j'en suis certain. Il lui manque déjà si peu de choses...
Ses aventures en 2012 seront à suivre sur le forum Flat4Ever, avec pour commencer au programme :
- le Rallye VHC Fleurs et Parfums à Grasse fin mars,
- Le Rallye VHC du Dauphiné fin avril

Ces 2 rallyes seront courus en faisant équipe avec Chavan, un pilote belge de légende qui démarra à 20 ans en 62-63 avec sa Cox 1200 de tous les jours (34cv), et qui se réjouit comme un enfant à l'idée de reprendre le volant de cette voiture, surtout dans une version vitaminée. J'en profiterai pour prendre des leçons de pilotage "vintage". Du pur plaisir en perspective !

Puis quelques autres épreuves avant de terminer la saison au Tour de Corse 2012.

Ci-dessous le lien vers le sujet du Tour de Corse 2011 avec la Cox :
http://www.flat4ever.com/tour-de-corse-2011-t54704.html

encore... c'est top

merci de nous faire partager

914du78 a écrit:

encore... c'est top

merci de nous faire partager

Y'a plus , le Tour du Monde est fini, et les prochaines aventures s'effilocheront au fil de la saison :
- Une première sortie début Janvier à l'Hivernale du Revard
- Une autre début Mars pour l'Hivernale Corse
- Un rallye en Alsace en Mai
- Une virée au Mans Classic début Juillet
- Une démonstration en Août pour une association

Pour ceux qui sont fans du VHC, la magnifique vidéo officielle du Tour de Corse, avec plein de 914, dont celle d'Eric Chantriaux qui a appris à rouler en crabe. La Cox apparait 2s, vers la fin du film.
http://www.tourdecorse-historique.fr/Le-11eme-Tour-de-Corse-Historique-en-Video_a220.html

Superbe video !!!!

Merci pour le lien. Quant à ton "tour du monde" le premier épisode a été repris dans le bulletin du club ...

Salut Johannes et merci,

Est-ce que tu souhaites des photos par email, ou celles postées suffisent-elles ?

Jean

jean-mbhr a écrit:

Salut Johannes et merci,

Est-ce que tu souhaites des photos par email, ou celles postées suffisent-elles ?

Jean

Je me suis débrouillé avec les photos postées...

Merci Jean, c'est passionnant....on en veut encore !!!! Je suis très heureux que mon ex-petite auto soit en de si bonnes mains....
Amicalement,
Patrick

Pat 930 a écrit:

Merci Jean, c'est passionnant....on en veut encore !!!! Je suis très heureux que mon ex-petite auto soit en de si bonnes mains....
Amicalement,
Patrick

Tiens un revenant !
Je pensais parfois à toi en malmenant sans retenue cette 914, tout en me demandant si la voiture appréciait son changement de propriétaire.
Au final, son abnégation dans les épreuves les plus exigeantes, en montagne, sur pistes forestières, dans la neige ou sur circuit, m'ont convaincu que la 914, et particulièrement celle-ci en version d'origine, est une auto humble (4 cylindres oblige), mais surdouée.

Celle-ci a toujours été consciencieusement entretenue, mais a souvent dû subir mon excès d'enthousiasme. Alors forcément, après avoir été tant et tant malaxée, secouée, fermement stoppée puis relancée, balancée et contrebalancée, je vois bien ici ou là quelques stigmates d'usage.

La mécanique est à ce jour en parfait état, avec un moteur qui compresse comme au premier jour et des suspensions récemment refaites à neuf. La carrosserie est encore belle, mais je ne peux m'empêcher de penser que dans quelques recoins cachés, malgré le Dinitrol et l'antigravillons régulièrement projeté, l'inévitable corrosion fait sournoisement son oeuvre.

J'ai passé un contrat moral avec toutes mes autos, qui est de toujours les maintenir en pleine forme.
Le jour venu, la 914 subira donc une réfection totale de sa carrosserie, car elle le mérite bigrement.
En attendant, la voici promise à un rythme plus douillet avec pour elle, je viens de le décompter sur mon programme, 6 épreuves seulement en 2012, dont la Corse, l'Alsace, la Champagne et certainement Le Mans Classic.

Porte-toi bien, en attendant d'avoir l'occasion de te rencontrer.
Amitiés, Jean

Super, merci d'avoir partager ton "tour du monde"

B